La vie d'une autre, Frédérique Deghelt

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Marie a vingt-cinq ans. Un soir de fête, coup de foudre, nuit d'amour et le lendemain... Elle se retrouve douze ans plus tard, mariée, des enfats et plus un seul souvenir de ces années perdues. Cauchemar, angoisse,... Elle doit assumer sa grande famille et accepter que l'homme qu'elle a rencontré la veille vit avec elle depuis douze ans et ne se doute pas du trou de mémoire dans lequel elle a été précipitée. Pour fuir le monde médical et ses questions, elle choisit de ne rien dire et devient secrètement l'enquêtrice de la vie d'une autre. Ou plutôt de sa propre vie.

 

Ce que j'en ai pense : ce roman pourrait nous sembler délicat au toucher, pourtant, il n'en est rien, je vous assure. Bien, qu'il renferme des pages subtiles et délicates pour décrire une situation bien particulière, il s'évertue aussi à nous mettre dans l'embarras pour décrire une ou plusieurs petites choses que l'auteure s'amuse à distiller ici ou là au cours de notre lecture, de sorte, que l'on a dû mal bien des fois à y voir clair dans son jeu d'écriture. Pourtant celle-ci est fluide et passe bien, mais le "et alors ?" est souvent : évident !

J'ai aimé certains passages, au contraire de d'autres qui m'ont fait soupiré (d'ennui ? Je ne sais pas...) et lever les sourcils. Ces passages-là, je les ais alors parfois trouvé futiles, superflus et donnant l'image d'une histoire qui traîne en longueur comme si l'auteure voulait noircir quelques pages en plus et, nous faire croire à bien autre chose. Déjà, que l'on hésite sur la capacité du vécu de son héroïne et qu'en lui-même, il nous apparaît comme complexe dès les premières pages. On sature un peu devant les mots et surtout devant l'amnésie de cette fameuse Marie...

Ne mesurant pas toute l'ampleur de ce qui lui arrivait, j'ai sans doute préférer garder mes distances, et me sentir loin de son drame ! Certes, je me suis posée pas mal de questions et j'ai cherché à comprendre et à savoir (et alors ?), poursuivant ma lecture comme on poursuit une quête à bout de souffle. Je tournais donc les pages avec l'intime conviction que j'allais enfin découvrir le pourquoi du comment et j'étais tenue en haleine (et alors ?), il s'avérait que je ne savais toujours pas où j'allais, et ce qui allait suivre. Bien sûr, il y avait un petit côté magique mais la frustration reprennait vite le dessus (d'où mes soupirs justement... !). Je me disais : "C'est pas possible, l'auteure me fait tourner en bourrique !" et j'ai eu peur soudain que son héroïne, ne me mène en bateau, elle aussi car elle excellait dans l'art du mensonge. En effet, depuis le début, F. Deghelt lui avait donné l'habitude de tromper son monde, elle pouvait très bien me mentir à moi aussi, par jeu, par solitude, par affection... C'est pourquoi, j'ai pris la sage décision de prendre le taureau par les cornes et d'accorder à Marie le privillège de tout me raconter en face et d'une seule traite. J'ai pris mon roman, j'en étais à la 210e page, je voulais à tout prix savoir... J'ai lu 1H00 durant et c'est ainsi que j'ai enfin compris le sens de ce roman et son cheminement vers la vérité. J'ai enfin pu comprendre le parcours intérieur envisagée par Marie pour retrouver ses souvenirs d'avant... Peu avant la fin , j'étais enfin fixée ! Mais...

 

En conclusion, La vie d'une autre, est un roman qui sonne creux par moment, (et je me suis demandée si c'était dû aux silences de son héroïne) mais c'est aussi un roman qui se savoure au fil des pages. Je pense qu'il suffit d'un rien pour l'aimer... Oui, je pense qu'il suffit juste d'approfondir les silences crées par l'histoire (et alors ?)... et, j'en fus par moment tout à fait incapable ! Le vécu de Marie m'a désarmé (je n'y ai pas tout à fait cru...), ses absences de souvenirs m'ont paru un peu illogiques, ses pertes de repères sous-estimés, sa capacité d'aimer est rentrée en ligne de compte aussi... En somme, c'est un roman qui a semé le trouble en moi, je n'ai pas su (ou voulu qui sait ?) mesurer l'intensité de son mal-être, de son vouloir, de son paraître vis-à-vis des autres sans doute parce que ça m'a agacé des fois et, le tout à fait que je suis passée complètement à côté de sa valeur initiale, tant pis...

J'ai consciente d'être restée trop en retrait, trop à l'écart, ne me sentant qu'une simple lectrice (et non pas, une spectatrice attentive) et je fus alors détachée de la vie de sa protagoniste pour mettre au défi la vie de son double, à savoir "l'autre" et l'accompagner mais je n'ai jamais réussi malgré une fin assez bluffante !

 

Le film passe à notre cinéma, nous allons aller le voir... Je suis vraiment interressée de comparer les deux versions et de passer ainsi du livre au film... Parce que la lecture m'a semblé à plusieurs reprises éprouvante, j'espère au moins que le film dénotera mes premières impressions ou du moins en effacera certaines...

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